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Interview : Barbara Loustalot, costumière et créative touche à tout !

Donnons la parole, dans notre série d’interview à ceux et celles qui font vivre les Enjoliveurs à Barbara, aux manettes des costumes !

Bonjour Barbara, pouvez-vous vous présenter en quelques mots pour les lecteurs et lectrices du blog des Enjoliveurs ?

Je suis leur costumière mais aussi une créative touche-à-tout! J’ai besoin d’avoir toujours un projet créatif en route, pour jouer avec les couleurs, les matières, les contrastes.
Donc forcément la création de costumes me passionne mais aussi tout ce qui touche aux beaux-arts : la peinture, la sculpture, l’origami, le collage …

Comment êtes-vous entré au sein de la Compagnie les Enjoliveurs ?

Je suis une ancienne ! J’ai commencé à travailler pour la compagnie en 2002, soit quasiment au tout début de l’aventure. J’ai connu Jérôme et sa compagnie grâce à mon frère qui a joué un moment dans le groupe en tant que percussionniste.
Autodidacte, j’ai commencé avec les costumes de Zap Doo Hap et en presque 20 ans, j’ai appris le métier et engrangé pas mal d’expériences en collaborant avec Jérôme et d’autres
compagnies de théâtre.

Quel est votre rôle chez les Enjoliveurs ?

Mon travail de costumière est d’imaginer, dessiner et réaliser la plupart des costumes et des chapeaux, que ce soit pour les musiciens, les danseuses, les circassiens et les échassiers.

Comment se fait le travail de recherche des costumes de la compagnie ?

Tout commence par une longue discussion avec Jérôme qui vient m’expliquer son nouveau projet. Le point de départ est parfois historique, culturel ou bien complètement imaginaire…
On échange nos idées et puis le travail de recherche commence.
Je trouve l’inspiration dans des bouquins, sur internet, dans le travail de certains créateurs.
Je laisse libre cours à mon imagination et je fais plusieurs croquis.

Une fois que nous sommes d’accord, je commence la réalisation : achat des tissus et fournitures, couture, essayages, retouches jusqu’à ce que les costumes soient finalisés.

Et justement, où sont-ils fabriqués ?

J’ai un atelier chez moi dans lequel j’ai mes machines à coudre, mes mannequins, mes tissus et tout la mercerie nécessaire.

Les costumes sont 100% made in France !

Comment arrivez-vous à concilier costumes extravagants et confort pour les artistes ?

C’est assez compliqué justement.
Les costumes doivent raconter quelque chose, ils sont « l’image » du spectacle c’est-à-dire que l’aspect visuel des costumes, les couleurs , les formes doivent correspondre aux personnages, à la musique et à la mise en scène.
Les spectateurs doivent être en avoir plein les yeux et chaque nouveau spectacle doit être encore plus original et surprenant que les précédents !
Mais en même temps les costumes doivent être « portables » et ne pas entraver la déambulation des artistes.

Il y a beaucoup de contraintes techniques :

  •  les costumes sont portés par des artistes différents donc ils doivent être adaptables (tailles élastiques, longueurs variables etc.),
  • les musiciens doivent pouvoir jouer librement de leur instrument (guitare, cuivre, percus…),
  • les danseuses, circassiens et échassiers doivent être à l’aise pour bouger sans avoir à se soucier de ce qu’ils portent (élasticité, bretelles, tissu assez respirant…)
C’est un challenge permanent !

Quelles sont les satisfactions que vous tirez de cette activité ?

J’ai la chance d’avoir une très grande liberté dans ma création. Jérôme et moi nous connaissons depuis longtemps et nous avons une grande confiance mutuelle.
Donc je peux lui proposer des tas de choses et je sais qu’il sera ouvert à mes propositions.
Et comme chaque nouveau projet est très différent du précédent je peux tester de nouvelles choses et ne jamais m’ennuyer !

Quel est votre meilleur souvenir au sein de la Compagnie ?

Je ne peux pas en choisir un seul mais je dirais surtout qu’un moment important pour moi a été celui où la compagnie a pris de l’ampleur et a commencé à travailler avec des danseuses et des échassiers, car mon travail est devenu encore plus enrichissant et créatif !

Et par exemple, j’ai beaucoup aimé faire les costumes de Sforzando car il fallait réaliser des costumes de différentes époques historiques (Moyen age, 16eme, 18eme etc…) et je suis
une passionnée d’histoire.

Il y a bien dû avoir des couacs avec les costumes, des déchirures au mauvais moment au mauvais endroit … Avez-vous une anecdote à nous livrer ?

Des couacs il y en a eu, bien sur ! Des costumes super usés à raccommoder, à élargir ou rétrécir selon les artistes, des échassiers qui tombent et déchirent les pantalons … mais
maintenant je ne suis plus toute seule pour ce travail et beaucoup de réparations sont faites directement au local par d’autres personnes que moi.

Quels sont vos prochains projets pour la Compagnie ?

Ces années 2020 et début 2021 ont été très spéciales bien sûr avec la crise du Covid, mais la compagnie rebondit comme toujours.
Nous avons 2 nouveaux grands projets, un pour Noël et un autre pour 2022.
Comme d’habitude, ce sera original et surprenant mais je ne peux pas vous en dire plus alors chuuuuut 🙂